Dans la course au numérique, la France et l’Europe ont pris un retard inquiétant :

l’Europe ne détient que 2 % de la capitalisation mondiale des entreprises internet. Quand les revenus des entreprises du numérique croissent de plus 50 % de 2007 à 2013 en Amérique du Nord, du Sud et en Asie, ils chutent de 16 % en Europe.

Même les champions européens, traditionnellement à la pointe de la performance, perdent du terrain :

les entreprises européennes dans le top 50 des TIC ont vu leur chiffre d’affaire reculer de 2 % quand celui des entreprises asiatiques et américaines du top 50 croissait de plus de 35 %. Cette situation est d’autant plus alarmante que loin de constituer un secteur bien circonscrit, le numérique s’infiltre dans tous les pans de notre société.

Or, la grande majorité des services innovants et ergonomiques qui dominent déjà les usages quotidiens proviennent des pays plus performants que nous en matière numérique. La richesse qu’ils créent ou qu’ils captent nourrit d’autres économies que la nôtre. La vision du monde qui structure leur conception provient d’autres continents.

Les données que nous leur fournissons sont envoyées et analysées ailleurs qu’en Europe. Les régions du monde où ils naissent conçoivent et imposent la nouvelle donne numérique tandis que l’Europe tarde à y trouver sa place. Loin de tout fatalisme, ce constat doit nous inciter à l’action.

Car si la période de croissance lié à Internet s’est passé hors d’Europe, l’Europe a les atouts pour capter le nouveau cycle qui est en train de s’ouvrir : l’excellent niveau d’éducation de sa population, par ses infrastructures numériques sources d’usages innovants, par son cadre juridique protecteur des libertés, par ses entreprises qui ont maintes fois prouvé leur capacité à relever les défis, par sa recherche et son aptitude à défricher les technologies, par sa culture et ses valeurs enfin.

L’ambition de la Digital new deal foundation est d’analyser et anticiper les mutations en cours, d’identifier les enjeux d’avenir et de les éclairer pour dégager des pistes d’actions , en particulier à destination des acteurs économiques et industriels qui doivent urgemment retrouver la maîtrise de leur avenir numérique.